La légalité ne suffit pas à la légitimité.
Ni le seul respect du droit, encore moins de sa seule forme, ne suffit.
Les preuves de respect du fond du droit manquent.
Des juges constitutionnels qui ne disent pas le droit mais postulent ce qui doit être le droit.
Pas de légitimité de ce qui est légal, sans l’autorité que cette légalité doit exercer.
Quelle que soit l’organisation d’une communauté sociale de laquelle surgit la force qui la régit, à savoir son pouvoir ou sa puissance, ce dernier est toujours exercé par ceux qui l’incarnent selon leurs pensées et sentiments. Portez donc au pouvoir tels dirigeants. Supposons qu’ils ont foi en l’inégalité sociale et politique. Précisons même qu’ils nourrissent des sentiments toxiques pour la communauté sociale. Dans une telle situation, il est inutile de parier. En peu de temps, ils peuvent transformer l’ordre social et politique en un facteur de désunion et de méfiance mutuelle entre les membres de la communauté sociale donnée.
Souvent, comme des sophistes, ils proclament le faux et même des mensonges pour parvenir et se maintenir au pouvoir ou alors pour le conquérir. Comme des tartuffes, ils font démonstration d’hypocrisie pour en user comme un autre moyen de servir leurs ambitions personnelles et celles de ceux qui les créditent de leur haute considération. Comme on a pu l’observer ici et là en Afrique, en Côte d’Ivoire en particulier, régulièrement, se comportant comme des démagogues, ils ont une réponse simple à des difficultés en rapport avec les relations complexes. Et, lorsque leurs proclamations et leurres ne suffisent pas et échouent à réaliser leurs fins, alors, ils peuvent aller jusqu’à conduire les membres de la communauté jusqu’à des échanges des actes violents. Ainsi se comportent nombre des dirigeants africains lorsqu’on prête attention à leurs faits et attitudes. Le président Ouattara n’y échappe pas.
L’organisation légale et légitime de la société ne suffit pas à la légalité et légitimité des actes réels.
Il est par conséquent aisé de constater qu’une organisation légale et légitime, même la plus aboutie du pouvoir en vue d’une manière de vivre ensemble productrice de progrès communs, ne peut rien contre les pensées et sentiments de ceux qui l’incarnent. Il est incontestable que si leurs pensées et sentiments ne sont pas en résonance avec les valeurs qui fondent une telle organisation, alors cette dernière ne réalise qu’une chose : constituer le cadre structurel des affrontement entre les membres de la communauté sociale. Encore qu’elle n’y parvient pas toujours en raison d’être régulièrement débordé. Quand on se rend compte du caractère sociopathique de la manière de vivre ensemble de nombre d’africains, ivoiriens en particulier, au sein de leurs communautés nationales ainsi que de ce que les pouvoirs alliés qui surplombent leur coexistence ne leur laisse finalement que leur immense difficulté de vivre, on ne peut pas rester insensible à leurs tragédies.
Cela dit, avant même que ne se présente la difficulté liée à la manière d’exercer tel pouvoir se pose déjà la question de sa pertinence pour réaliser les finalités poursuivies à travers lui. Ainsi, lorsque le pouvoir tel qu’organisé n’embrasse pas les valeurs sur lesquelles il doit reposer, alors les conséquences de son exercice ne peuvent que s’ajouter à ses défauts de nature. D’autant que tel est le cas, même le gouvernant ayant les meilleures pensées et éprouvant les meilleurs sentiments – je veux dire vrais, justes, moraux, éthiques, esthétiques, spirituels et utiles ou favorables à la société – ne peut que se heurter à des valeurs sociopathiques qui le supportent.
Que dire alors de tel gouvernant qui ne peut qu’y trouver les moyens de la plus grande expression de ses propres sentiments de même nature ? En cette matière, nul ne peut dire que l’organisation des relations sociales qui constituent le pouvoir à exercer est adossé à des valeurs, inaptes à améliorer la société. Voilà pourquoi, la manière de gouverner mérite toute notre attention. Quand on se rend compte des effets de la manière de gouverner une organisation acceptable de la société, on en revient à la vérité, justesse ou justice, à l’esthétique, spiritualité et utilité collective des intentions nourries et sentiments exprimés par les hommes. A défaut de pouvoir accéder à tout cela, s’agissant d’un gouvernant, on ne peut s’en tenir qu’à ses actes. De ce point de vue, les actes de celui a prétendu sauver la république d’imposteurs et l’améliorer, ne peuvent qu’indigner et révolter nombre d’ivoiriens non acquis de manière partisane aux causes de ceux qu’ils combattait avant d’accéder au pouvoir et combat encore au pouvoir.