Une formule populaire en Afrique dont je ne sais pas qui en est l’auteur postule : « Les occidentaux détiennent la montre ; les africains ont le temps ». C’est un énoncé qui ravit beaucoup d’africains.
A l’occasion de l’examen du rapport de l’Afrique au temps, comme valeur, il conviendra, en plus d’autres aspects de ce rapport, de débattre de cet énoncé. Sur conseil d’Aristote lui-même, nous analyserons à ce titre les questions qui suivent.
Le rapport de l’Afrique au temps relèverait-il d’une qualité qu’elle posséderait, en tant qu’un état singulier de sa part parmi tous les hommes ?
L’Afrique possède-t-elle vraiment le temps, comme elle posséderait une connaissance ou une vérité ?
L’Afrique a-t-elle le temps :
– comme un africain aurait un vêtement ou une bague à son doigt, pour ne pas dire les porte ? L’Afrique peut-elle porter toute seule le temps, si tant est que le temps se porte ?
– comme un africain a 25 ans, pour ne pas dire âgé de ou exister depuis 25 ans… ? Le temps est-il l’âge de l’Afrique ?
– comme un africain dirait que le grenier contient les grains ? L’Afrique contient-elle le temps ? A-t-elle la capacité de contenir tout le temps généré ?
– comme un homme dirait avoir ou posséder une femme, comme une maison, pour s’augmenter croit-il, plutôt que de dire habiter avec une femme ?
L’Afrique dit-elle simplement qu’elle habite le monde avec le temps en disant avoir le temps ?
Quel que soit l’acception retenue, peut-on posséder, contenir, détenir, porter … le temps ?
A bientôt donc !